Tout a déjà été écrit, publié , démenti, traduit, déformé, recopié. Alors pour vous qui n'êtes pas en Nouvelle-Zélande je vais vous donner mon avis sur cette coupe du monde pour les kiwis.
La Nouvelle Zélande c'est 4,4 millions d'habitants, apparemment vous étiez 15 millions en France à regarder le match !!
Il n'y a pas de religion d'état ici, il y a un sport national: c'est le rugby. Tout le monde y joue, les garçons, les filles, les petits et les grands. Ceux qui n'y jouent plus le regardent à la télévision, pas n'importe quoi "Rugby Channel"+les trois chaînes de sport du bouquet de SKY TV. L'équivalent du journal de 20h c'est le 6 O clock news sur la 1 et la 3. Les journaux, concurrent, durent une heure, dont la dernière demie heure est consacrée au sport, pardon au rugby, ..., tous les jours, et oui!!
La société civile est bipolaire (pakeha-maori), le libéralisme économique est la règle numéro 1. L'individualisme est une conséquence logique. Encore marqué par l'esprit pionnier, le kiwi se complaît, encore aujourd'hui a se débrouiller seul, pire faire confiance à personne pour résoudre ses problèmes, d'ailleurs il n'en a pas:)
"Cheers mate", "Sweet as", "She'll be right" sont des expressions locales qui traduisent le kiwi life style. Les kiwis se regroupent très peu. Nous n'avons presque jamais été invité chez des kiwis, ils viennent volontiers, mais c'est juste pas leur truc. Au boulot, je pense pouvoir dire que l'esprit d'équipe n'existe pas.
-"On m'a dit de faire comme ça, oui ben... je vais faire comme ci c'est mieux"
Non, le seul espace ou tous les kiwis se retrouvent c'est dans le support aux ALL BLACKS. C'est la seule entité collective du pays. J'exagère à peine en disant qu'être kiwi c'est être fan des BLACKS on nous a posé la question cent fois. Ou plutôt le supporter des Blacks c'est un patriote. Ce qui n'est pour nous qu'une équipe de rugby (exceptionnelle) c'est un symbole national certes, mais pas seulement les soirs de finale: c'est tous les jours. Certains voudraient changer le drapeau actuel en fougère argentée sur fond noir.
Il n'y pas de Mt St Michel, de Tour Eiffel, d'Arc de triomphe, le seul monument c'est les Blacks.
C'est plus que la fierté du pays; c'est pour les polynésiens le dernier étage de l'ascenseur social. Prés de chez nous, il y a huit jours a été accroché une banderole disant: IN WEEPU WE TRUST. Cela vient de l'expression in god we trust - nous faisons confiance à Dieu. PIRI WEEPU c'est celui qui a remplacé Dan Carter au poste de buteur. C'est dire à quel point les joueurs ALL BLACKS sont vraiment les dieux du stade ici.
Les joueurs sont extrêmement sollicités souvent dans les écoles, les hôpitaux, il n'y a pas de grands événements sans ALL BLACKS, de toute façon c'est eux qui créer l'événement.
Et comme s'il fallait en rajouter le capitaine emblématique joue à Chirstchurch, comme vous savez meurtrie par deux tremblements de terre. Si bien que le fameux Richie McCaw et aussi Dan Carter (de Christchurch également) se sont tout naturellement retrouvés porte drapeaux du malheur de la ville, mais comme le pays s'est bien sur mobilisé pour le sinistre alors tous les espoirs, toutes les attentes, la soif de délivrance de la nation toute entière s'est concentrée sur ces joueurs. En gros les ABs se retrouvent depuis des mois avec sur les épaules le destin du pays.
Ce pays qui n'existe internationalement qu'au travers du rugby, ce petit pays qui domine depuis longtemps ce sport. C'est leur seul Salut.
Alors quand ils se présentent dimanche soir en finale de leur coupe du monde, invaincu depuis 17 ans (la France en 1994) dans leur stade leur jardin d'Eden; après avoir été éliminée à deux reprises par la France, avec 4 millions de supporters assoiffés de vengeance mais aussi transits de peur, frêle comme un agneau perdu dans l'orage bêlant Sa Mère, je m'égare.
Bref, ces ALL BLACKS là, ne pouvaient pas perdre.
Vive le sport
mercredi 26 octobre 2011
dimanche 23 octobre 2011
Que d'émotions: RWC2011 de l'intérieur
Comment résumer ce mois et demi d'émotions intenses et contradictoires?
La vision de Valérie: Je vais donc commencer par la fin. Happy ending; des All Blacks (AB) qui ont fait le bonheur de toute une nation folle de rugby; le rugby qui est une véritable fierté nationale, à un point que l'on ne peut soupçonner de l'extérieur. Des AB qui ont vengé le pays entier en battant les Français et réparés ce qui est considéré comme une profonde injustice, presque un du, à savoir le titre de champion du monde de Rugby, la mythique Webb Ellis cup. Des AB qui symbolisent la lumière au bout du tunnel d'une année sinistrée (Christchuch - 180 morts, accident minier - 29 morts, marée noire et, on en parle moins, crise économique et perte du AAA ). Happy ending aussi parce que les Français ont été de valeureux adversaires et la victoire n'est belle que si la bataille l'est aussi. Happing ending enfin pour nous, les Français de Nouvelle Zélande, parce que cette équipe de France piétinée dans les médias, par certains commentateurs sportifs et supporters, nous a rendu très fiers, a été incontestablement brillante, a fortement inquiétée les AB, bref nous permettra d'aller au boulot Mardi la tête haute prêts à assumer tous les commentaires avec magnanimité (aujourd'hui c'est "Labour day" alors relâche)... Mais, tout n'avait pas si bien commencé, avec une équipe de France peu inspirée, l'ombre d'elle même contre les Tongas, et des médias Kiwis et Australiens déchaînés. On a essuyé une vague de sentiments anti-Français tout azimuts (heureusement seulement exprimés verbalement), les Kiwis se sont montrés sous leur plus mauvais jour. Eux qui expriment si peu leurs sentiments et qui, pour une fois se sentant autorisés à le faire, ont malheureusment montré leur esprit revanchard, chauvin, étroit, anti-jeux, intolérant parfois carrément insultant... Pas beau, pas beau. Au point qu'après le match contre les Tongas, j'ai décidé de boycotter les matchs à la TV tellement les commentaires m'irritaient... consciente que cela aurait fini par me pousser à un pétage de plomb à la Française qui n'aurait rien fait pour ma réputation déjà très marquée. Heureuse que ce soit terminé et vivement la prochaine coupe en 2015 en Angleterre; j'aurai peut-etre les nerfs de la regarder celle-là; quoique c'est la Perfide Albion qui organise...
La vision de Benoît: Au prochain numéro, là il fait la sieste pour se remettre de ses émotions, beaucoup plus intenses, car accumulées pour l'essentiel devant les écrans des pubs locaux jusqu'à pas d'heure du matin... :-)
La vision de Valérie: Je vais donc commencer par la fin. Happy ending; des All Blacks (AB) qui ont fait le bonheur de toute une nation folle de rugby; le rugby qui est une véritable fierté nationale, à un point que l'on ne peut soupçonner de l'extérieur. Des AB qui ont vengé le pays entier en battant les Français et réparés ce qui est considéré comme une profonde injustice, presque un du, à savoir le titre de champion du monde de Rugby, la mythique Webb Ellis cup. Des AB qui symbolisent la lumière au bout du tunnel d'une année sinistrée (Christchuch - 180 morts, accident minier - 29 morts, marée noire et, on en parle moins, crise économique et perte du AAA ). Happy ending aussi parce que les Français ont été de valeureux adversaires et la victoire n'est belle que si la bataille l'est aussi. Happing ending enfin pour nous, les Français de Nouvelle Zélande, parce que cette équipe de France piétinée dans les médias, par certains commentateurs sportifs et supporters, nous a rendu très fiers, a été incontestablement brillante, a fortement inquiétée les AB, bref nous permettra d'aller au boulot Mardi la tête haute prêts à assumer tous les commentaires avec magnanimité (aujourd'hui c'est "Labour day" alors relâche)... Mais, tout n'avait pas si bien commencé, avec une équipe de France peu inspirée, l'ombre d'elle même contre les Tongas, et des médias Kiwis et Australiens déchaînés. On a essuyé une vague de sentiments anti-Français tout azimuts (heureusement seulement exprimés verbalement), les Kiwis se sont montrés sous leur plus mauvais jour. Eux qui expriment si peu leurs sentiments et qui, pour une fois se sentant autorisés à le faire, ont malheureusment montré leur esprit revanchard, chauvin, étroit, anti-jeux, intolérant parfois carrément insultant... Pas beau, pas beau. Au point qu'après le match contre les Tongas, j'ai décidé de boycotter les matchs à la TV tellement les commentaires m'irritaient... consciente que cela aurait fini par me pousser à un pétage de plomb à la Française qui n'aurait rien fait pour ma réputation déjà très marquée. Heureuse que ce soit terminé et vivement la prochaine coupe en 2015 en Angleterre; j'aurai peut-etre les nerfs de la regarder celle-là; quoique c'est la Perfide Albion qui organise...
La vision de Benoît: Au prochain numéro, là il fait la sieste pour se remettre de ses émotions, beaucoup plus intenses, car accumulées pour l'essentiel devant les écrans des pubs locaux jusqu'à pas d'heure du matin... :-)
jeudi 6 octobre 2011
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